Relecture de la version française
Version 1.15.fr.1.0
14 juillet 2003
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Version 1.15.fr.1.0 | 14 juillet 2003 |
Mise à jour de la version française. | |
Version 1.15 | août 2002 |
Version 1.13.fr.1.0 | 19 janvier 2003 |
Première version française. | |
Version 1.13 | janvier 2002 |
Résumé
Ce document détaille pas à pas la mise en place d'un serveur mandataire transparent, en n'utilisant que Linux et Squid. Il traite aussi bien de la configuration du noyau, de la configuration des règles iptables, de la configuration réseau, que de la configuration du serveur mandataire lui-même.
Table des matières
Les commentaires et réactions générales à propos de ce
petit guide sont les bienvenus et peuvent être adressés en
anglais à son auteur Daniel Kiracofe
<drk CHEZ unxsoft POINT com>
.
Les commentaires, corrections et suggestions relatifs à la
version française de ce document, et aux liens qu'elle contient
sont les bienvenus et peuvent être adressés à
<commentaires CHEZ traduc POINT org>
.
Version originale © Daniel Kiracofe 2000-2003.
Version française © Geneviève Gracian & Jean-Philippe Guérard 2002-2003.
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Lors de l'utilisation d'un mandataire (proxy) « ordinaire », le client indique à son navigateur le nom d'hôte et le numéro de port du serveur mandataire. Le navigateur dirige alors ses requêtes vers le serveur mandataire qui les redirige vers les serveurs cibles. Cependant, de temps en temps, on se trouve dans l'une des situations suivantes. Soit :
vous voulez obliger les clients de votre réseau à utiliser le serveur mandataire, qu'ils le veuillent ou non ;
vous voulez que les clients utilisent le mandataire mais vous ne voulez pas qu'ils le sachent ;
vous voulez que les clients passent par le serveur mandataire, mais vous ne voulez pas faire tout le travail nécessaire à la mise à jour des réglages de centaines ou de milliers de navigateurs.
C'est ici que le mandataire transparent entre en scène. Une
requête web peut être interceptée de façon transparente par le
mandataire. Pour autant que le sache le client, il est en train
de parler au serveur d'origine, alors qu'il communique
en réalité avec le mandataire. (Notez que la transparence ne
s'applique qu'au client ; le serveur sait qu'un serveur
mandataire est mis en œuvre et voit son adresse IP, et
non celle de l'utilisateur.
De plus, Squid a la possibilité de transmettre un en-tête
X-Forwarder-For
au serveur, afin que
celui-ci puisse déterminer l'adresse IP réelle du client).
Les routeurs Cisco peuvent être utilisés comme mandataires transparents ainsi que de multiples commutateurs. D'une manière assez épatante, Linux peut être configuré comme routeur, et servir de mandataire transparent en redirigeant les connexions TCP vers des ports locaux. Cependant, il est nécessaire de s'assurer que le serveur mandataire soit au courant de cette redirection, afin qu'il puisse se connecter aux véritables serveurs de destination. Il existe deux moyens généraux pour cela :
Tout d'abord, lorsque le serveur mandataire n'est pas capable d'agir en tant que mandataire transparent, vous pouvez utiliser un petit démon astucieux appelé Transproxy qui siège devant le mandataire et s'occupe de tous les détails triviaux à votre place. Transproxy a été écrit par John Saunders, et peut être trouvé sur http://www.transproxy.nlc.net.au/. Transproxy ne sera pas présenté plus en détail dans ce document.
Une solution plus propre est d'utiliser un serveur mandataire directement capable d'agir en tant que mandataire transparent. Celui sur lequel nous allons nous pencher est Squid. Squid est un serveur mandataire pour Unix, dont les sources sont publiques, et qui est capable de mémoriser les pages web. On peut le trouver sur http://www.squid-cache.org.
Il est également possible, au lieu de rediriger les connexions vers des ports locaux, de les rediriger vers des ports distants. Ceci sera traité dans la section intitulée « Mandataire transparent pour une machine distante ». Les lecteurs intéressés par ce sujet devraient aller directement à cette section. Les lecteurs qui souhaitent mettre en place sur une même machine la redirection et le mandataire peuvent faire l'impasse sur cette section.
Ce document se concentre sur la version 2.4 de Squid ainsi que sur la version 2.4 du noyau. Ces versions sont les plus récentes versions stables au moment de son écriture (août 2002). Il devrait également s'appliquer à la plupart des noyaux 2.3 les plus récents. Si vous souhaitez utiliser des versions antérieures de Squid ou de Linux, vous pouvez vous référer à http://users.gurulink.com/drk/transproxy/. Notez que ce site a déménagé.
Si vous utilisez une version de développement du noyau ou de Squid, vous serez livré à vous-même. Ce document peut vous aider mais c'est vous qui voyez.
Notez que ce document ne traitera que des mandataires HTTP. Je reçois une foule de messages au sujet de la mise en place de mandataires FTP transparents. Squid ne possède pas cette capacité. Il semblerait qu'un programme nommé Frox le puisse. Je ne l'ai pas essayé, donc j'ignore s'il fonctionne bien. Vous pourrez le trouver sur http://frox.sourceforge.net/.
Ce document se consacre essentiellement à Squid. Cependant,
Apache peut aussi être utilisé comme mandataire avec mémoire des
pages. (Si vous hésitez sur le serveur mandataire à adopter, je
vous recommande Squid. En effet, Squid a été pensé dès le départ
comme serveur mandataire. Apache, de son côté, ne s'est
vu rajouter les fonctionnalités de mandataire qu'après coup). Si
vous désirez utiliser Apache au lieu de Squid, suivez toutes les
instructions de ce document relatives au noyau et aux règles
iptables. Ne tenez pas comptes des sections spécifiques à Squid,
et allez voir les sources et le mode d'emploi du module
mandataire transparent pour Apache sur http://lupo.campus.uniroma2.it/progetti/mod_tproxy/.
(Merci à Cristiano Paris
<c POINT paris CHEZ libero POINT it>
pour sa
contribution sur ce point).
Enfin, en ce qui concerne la mise en place d'un mandataire transparent pour HTTPS (par exemple, pour les pages web utilisant SSL, TSL, et cætera), vous ne pouvez pas le faire. Ne le demandez même pas. Pour comprendre pourquoi, effectuez une recherche avec les mots clefs « attaque de l'intermédiaire caché » (man-in-the-middle attack). Remarquez que, de toutes manières, vous n'avez probablement pas réellement besoin de rediriger les requêtes HTTPS vers Squid, dans la mesure où celui-ci ne mémorise pas les pages sécurisés.
Il n'est pas possible de s'authentifier auprès d'un mandataire transparent. Voyez la FAQ Squid pour (un peu) plus de détails.
D'abord, il est nécessaire de s'assurer que notre noyau comporte les bonnes options de configuration. Si vous utilisez un noyau « prêt-à-porter » fourni par votre distribution, la gestion de mandataires transparents peut — ou non — être activée. Si vous n'en êtes pas sûr, le mieux à faire est de sauter cette section et, si les commandes de la prochaine section vous renvoient des erreurs bizarres, c'est probablement parce que votre noyau n'est pas correctement configuré.
Si votre noyau n'a pas été compilé avec les options de configuration permettant la gestion des mandataires transparents, vous devrez le recompiler. Recompiler un noyau est un processus complexe (du moins la première fois), et sort du sujet de ce document. Si vous avez besoin d'aide pour la compilation du noyau, reportez-vous au Guide pratique du noyau Linux
Les options que vous devez sélectionner lors de la configuration du noyau sont les suivantes (remarque : si vous préférez des modules, certaines — mais pas toutes — peuvent être compilées comme modules. Heureusement, tout ce qui n'est pas modularisable peut être intégré à votre noyau) :
+ Dans « General setup » + « Networking support » + « Sysctl support » + Dans « Networking Options » + « Network packet filtering » + « TCP/IP networking » + Dans « Networking options » -> « IP : Netfilter configuration » + « Connection tracking » + « IP tables support » + « Full NAT » + « REDIRECT target support » + Dans « File system » + « /proc filesystem support »
Vous devez répondre non à « Fast switching » dans « Networking options ».
Une fois que vous aurez un nouveau noyau en état de fonctionner,
vous pourrez avoir besoin d'activer le routage IP. Celui-ci permet
à votre ordinateur de faire office de routeur. Dans la mesure où
ce n'est pas ce que l'utilisateur moyen veut faire, cette option
n'est pas activé par défaut et doit être activé de manière
explicite au démarrage. Néanmoins, il est possible que votre
distribution le fasse déjà pour vous. Pour le savoir, faites
cat /proc/sys/net/ipv4/ip_forward
. Si vous
voyez « 1 » c'est bon. Sinon, faites
echo '1' > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward
.
Vous aurez certainement intérêt à ajouter cette commande dans
le script de démarrage approprié (en fonction de votre
distribution, il peut se trouver dans /etc/rc.d
, /etc/init.d
, ou carrément ailleurs).
Il faut maintenant faire fonctionner Squid. Téléchargez
l'archive la plus récente du code source depuis http://www.squid-cache.org. Assurez-vous que
vous avez bien une version stable et non une
version de développement. La version la plus récente à l'heure où
j'écris ces lignes est squid-2.4.STABLE4.tar.gz. Remarquez qu'à ma
connaissance vous devez utiliser squid-2.4 pour les noyaux
Linux 2.4. La raison en est que le mécanisme par lequel le
processus détermine l'adresse originale de destination a
changé depuis Linux 2.2, et que le code nécessaire
n'est présent qu'à partir de squid-2.4 (pour ceux que cela
intéresse, auparavant l'appel getsockname()
était bidouillé pour obtenir l'adresse originale de
destination, alors que l'on utilise maintenant l'appel
getsockopt()
avec le niveau
SOL_IP
et l'option
SO_ORIGINAL_DST
).
Décompactez et extrayez l'archive (utilisez
tar xzf
).
Exécutez le script d'auto-configuration et dites-lui d'inclure
le code destiné à Netfilter
(nom_du_fichier
./configure --enable-linux-netfilter
),
compilez (make
) puis installez
(make install
).
Modifiez le fichier squid.conf
(il devrait
être sous /usr/local/squid/etc/squid.conf
, à
moins que vous n'ayez changé son chemin par défaut). Le fichier
squid.conf
est abondamment commenté. Il
constitue pour certains sujets l'une des meilleures
sources d'information sur Squid.
Une fois que tout fonctionnera, je vous recommande de revenir en
arrière et de le relire complètement. Mais pour l'instant,
contentons-nous du minimum requis. Trouvez les directives
suivantes, décommentez-les, et donnez-leur les valeurs
appropriées :
httpd_accel_host virtual httpd_accel_port 80 httpd_accel_with_proxy on httpd_accel_uses_host_header on
Ensuite, jetez un œil aux directives
cache_effective_user
et
cache_effective_group
. Si le couple
utilisateur-groupe
nobody
/nogroup
n'existe pas sur votre système (autant que je sache, ce n'est pas
le cas dans de nombreuse distributions, y compris dans la RedHat
7.1), vous devrez le mettre en place, ou en créer un autre pour
exécuter Squid. Je vous recommande chaudement de créer un couple
utilisateur-groupe
squid
/squid
pour faire
tourner Squid, mais vous pouvez utiliser n'importe quel compte
existant si vous le souhaitez.
Enfin, jetez un œil à la directive
http_access
. Sa valeur par défaut est
habituellement
http_access deny all
. Ce qui
empêche quiconque d'accéder à Squid. Provisoirement,
vous pouvez changer cette valeur en
http_access allow all
, mais une
fois le système opérationnel, il est fortement recommandé de
lire la documentation consacrée aux listes de contrôle d'accès
(ACL), et de configurer le mandataire de manière à ce que
seules les personnes de votre réseau local (par exemple) puisse y
accéder.
Ceci peut paraître idiot, mais il est important de mettre en place
de telles restrictions sur l'accès à votre cache.
Les personnes bloquées par des pare-feu filtrants (tels que
des filtres anti-pornographie, ou les filtres de pays
totalitaires) font souvent de l'auto-stop sur les mandataires
ouverts à tous vents et consomment votre bande passante.
Initialisez le répertoire utilisé pour la mémorisation des
pages via la commande squid -z
(vous
devriez passer cette étape si Squid était déjà installé sur
votre machine).
Maintenant, exécutez Squid en utilisant le script
RunCache
du répertoire
/usr/local/squid/bin/
.
Si cela fonctionne, vous devriez être en mesure de régler les
paramètres proxy de votre navigateur sur l'adresse IP de la
machine où tourne Squid, et sur le port 3128 (à moins que vous
n'ayez changé le numéro de port par défaut) et d'accéder à Squid
comme à un mandataire normal.
Pour obtenir une aide complémentaire sur la configuration de Squid, reportez-vous à la FAQ de Squid sur http://www.squid-cache.org.
Iptables est une nouveauté des noyaux Linux 2.4, et remplace ipchains. Si votre distribution est fournie avec un noyau 2.4, iptables est probablement déjà installé. Dans le cas contraire vous devrez le télécharger (et probablement le compiler). Il est disponible sur http://netfilter.samba.org. Il est sans doute possible de trouver des paquets RPM binaires quelque part ailleurs, mais je n'ai pas cherché. Pour les curieux, le site de netfilter contient beaucoup de documentation.
Pour mettre en place les règles, vous devez connaître deux
choses : l'interface par laquelle arrivent les requêtes des
clients devant être transmises au serveur mandataire
(j'utiliserai eth0
dans l'exemple) et le
port sur lequel Squid attend (à titre d'exemple, j'utiliserai la
valeur par défaut 3128
).
Maintenant, voici les mots magiques de la mise en place d'un mandataire transparent :
iptables -t nat -A PREROUTING -i eth0 -p tcp --dport 80 \ -j REDIRECT --to-port 3128
Vous devrez ajouter les commandes ci-dessus au script de démarrage
approprié sous /etc/rc.d
. Les
lecteurs procédant à une mise à jour depuis un noyau 2.2 noteront que
c'est la seule commande nécessaire. Les noyaux 2.2 exigeaient deux
commandes supplémentaires pour empêcher les boucles de routage.
L'infrastructure de netfilter est plus perfectionnée, et n'a
besoin que de cette commande.
Maintenant, une question se pose naturellement, si l'on peut réaliser toutes ces astucieuses manœuvres pour rediriger les connexions HTTP vers des ports locaux, ne pourrait-on pas faire la même chose mais vers une machine distante (par exemple, dans le cas où la machine qui exécute Squid n'est pas la même que celle qui fait tourner iptables). La réponse est oui, mais cela demandes des mots magiques un peu différents. Si vous souhaitez uniquement une redirection vers la machine locale, ce qui est la cas habituel, vous pouvez ignorer ce chapitre.
Pour les besoins de l'exemple, supposons que nous ayons deux
machines nommées machine-squid
et
machine-iptables
, et qu'elles
soient sur le réseau réseau-local
.
Dans les commandes ci-dessous,
remplacez ces chaînes par les adresses ou les noms réels de
vos réseau et machines.
Je présenterai ici deux approches différentes.
Sur laquelle tournera Squid,
machine-squid
, vous n'avez ni besoin
d'iptables, ni d'indiquer au noyau une option spécifique. La seule
chose nécessaire est Squid. Vous aurez en revanche
besoin[1] d'indiquer à Squid l'option
http_accel
telle qu'elle est
décrite ci-dessus.
Sur la machine sur laquelle tournera iptables,
machine-iptables
, vous devrez
configurer le noyau comme décrit dans la section intitulée « Configurer le noyau »
ci-dessus, à une exception près : vous n'avez pas besoin de
l'option « REDIRECT target support ». Pour ce qui est
des commandes iptables, vous aurez besoin de trois d'entre
elles :
iptables -t nat -A PREROUTING -i eth0 -s !machine-squid
\ -p tcp --dport 80 -j DNAT --tomachine-squid
:3128 iptables -t nat -A POSTROUTING -o eth0 -sréseau-local
\ -dmachine-squid
-j SNAT --tomachine-iptables
iptables -A FORWARD -i eth0 -o eth0 -sréseau-local
\ -dmachine-squid
-p tcp --dport 3128 -j ACCEPT
La première envoie les paquets de
machine-iptables
vers
machine-squid
. La seconde
s'assure que la réponse soit renvoyée via
machine-iptables
, plutôt que
directement au client (c'est très important !). La
dernière s'assure que machine-iptables
redirigera les paquets appropriés vers
machine-squid
. Il est possible
qu'elle ne soit pas nécessaire. À vous de voir. Remarquez
que nous avons spécifié -i eth0
puis
-o eth0
, ce qui veut dire que nous
utilisons eth0
comme interface d'entrée
(-i
) et de sortie (-o
). Si
vos paquets entrent et sortent par des interfaces différentes,
vous devrez ajuster ces commandes en conséquence.
Ajoutez ces commandes aux scripts de démarrage appropriés sous
/etc/rc.d/
(Merci à Giles Coochey d'avoir aidé à l'écriture de cette section).
Notre première tentative marche bien, mais a un
petit inconvénient : elle ne permet pas de gérer
correctement les connexions HTTP/1.0 sans en-tête
Host
. Les connexions partiellement ou
complètement compatibles HTTP/1.1, elles, marchent bien. En
général, cela ne pose pas de problème, car la majorité des
navigateurs modernes envoient l'en-tête Host
.
Cela pose problème dans le cas de certains petits programmes ou
appareils embarqués, car ceux-ci n'émettent que des requêtes
HTTP/1.0 très simples. Pour être capable de gérer
correctement ce cas de figure, il faut en faire un peu
plus.
Sur machine-iptables
, il est
nécessaire d'activer les options suivantes du noyau :
IP: advanced router IP: policy routing IP: use netfilter MARK value as routing key IP: Netfilter Configuration -> Packet mangling IP: Netfilter Configuration -> MARK target support
Vous aurez également besoin des utilitaires iproute2. Votre distribution les a probablement déjà installés mais, dans le cas contraire, jetez un coup d'œil à ftp://ftp.inr.ac.ru/ip-routing/
La configuration de la machine nécessitera les commandes suivantes :
iptables -t mangle -A PREROUTING -j ACCEPT -p tcp --dport 80 -smachine-squid
iptables -t mangle -A PREROUTING -j MARK --set-mark 3 -p tcp --dport 80 ip rule add fwmark 3 table 2 ip route add default viasquid-box
dev eth1 table 2
Notez que les numéros choisis pour la marque de pare-feu
(3
) et pour la table de routage
(2
) sont complètement arbitraires. Si vous
utilisez déjà un routage dirigé
(policy routing) ou un marquage
de pare-feu pour d'autres besoins, assurez-vous que vous
choisissez ici des numéros non utilisés.
Passons à machine-squid
. Utilisez
la commande suivante, qui devrait vous sembler remarquablement
similaire à une commande vue précédemment.
iptables -A PREROUTING -t nat -i eth0 -p tcp --dport 80 -j REDIRECT --to-port 3128
Comme précédemment, ajoutez toutes ces commandes aux scripts de démarrage appropriés.
Voici une explication succincte de la façon dont cette seconde
méthode fonctionne : dans la première méthode, nous avons
utilisé la traduction d'adresse pour diriger les paquets vers
l'autre machine. Ce qui implique une modification des paquets.
Cette altération est la cause des défaillances mentionnés plus
haut pour certains types de clients. Dans la méthode deux, nous
utilisons un truc magique appelé routage dirigé
(policy routing).
Il faut tout d'abord sélectionner les paquets que l'on veut.
Pour ce faire, nous marquons (via la cible
MARK
) tous les paquets destinés au port
80
, excepté ceux provenant de
machine-squid
elle-même.
Habituellement, lorsque le noyau doit décider du routage des
paquets, il utilise la table de routage consultable via la
commande route. Pour le routage des
paquets marqués, il utilisera une table spéciale ne
comportant qu'une seule entrée, une passerelle par défaut
pointant vers machine-squid
. Les
paquets visés seront donc joyeusement envoyés vers leur destin,
sans subir aucune modification. Ce qui permettra de
gérer correctement toutes les connexions, y compris les
connexions HTTP/1.0. (Merci à Michal Svoboda d'avoir suggéré
cette section et aidé à sa rédaction).
Si machine-iptables
a une adresse IP
dynamique (par exemple dans le cas d'une connexion ppp
téléphonique ou d'une adresse assignée par DHCP sur un
modem-câble), vous devrez alors apporter une légère modification
aux commandes ci-dessus. Remplacez la seconde commande par
celle-ci :
iptable -t nat -A POSTROUTING -o eth0 -sréseau-local
\ -dmachine-squid
-j MASQUERADE
Cette modification évite d'avoir à spécifier l'adresse IP de
machine-iptables
dans la commande.
Dans la mesure où celle-ci change souvent, vous devriez
modifier la commande à chaque fois. Cette modification vous
épargnera donc beaucoup de travail.
Attention, nous entrons ici dans un domaine vraiment
ésotérique. Si vous en avez besoin, vous saurez de quoi il
s'agit. Merci à Lewis Shobbrook
<lshobbrook CHEZ fasttrack POINT net POINT au>
pour
sa contribution à cette section.
Si vous essayez de configurer en mandataire transparent une
machine Linux utilisée comme pont réseau, vous aurez besoin
d'ajouter une commande supplémentaire à ce que nous avons dans
la section intitulée « Installer iptables (Netfilter) ». Plus précisément, vous aurez besoin
de permettre explicitement les connexions à la machine sur le port
3128
(ou tout autre port sur lequel Squid est
à l'écoute). En effet, si vous ne le faites pas, la machine fera
suivre ces connexions directement via l'autre interface, comme le
ferait tout bon petit pont. Voici les mots magiques :
iptable -A INPUT -iinterface
-dadresse_IP_du_pont
\ -sréseau-local
-p tcp --dport 3128 \ -m state --state NEW,ESTABLISHED -j ACCEPT
Remplacez interface
par l'interface
correspondant à adresse_IP_du_pont
(en général, il s'agit de eth0
ou
eth1
).
Les personnes utilisant un pont pour la première fois devraient
également prendre note du fait qu'il leur est possible de
répéter la même commande en remplaçant 3128
par ssh
afin de pouvoir administrer leur
pont à distance.
Si jusqu'à présent tout s'est bien déroulé, installez-vous sur
une autre machine, réglez son adresse de passerelle sur
l'adresse IP de la machine qui exécute iptables, et naviguez.
Pour vous assurer que les requêtes sont bien redirigées au
travers du mandataire plutôt que d'être envoyées directement au
serveur d'origine, il vous suffit de consulter le fichier
journal :
/usr/local/squid/logs/access.log
Un problème spécifique est suffisamment fréquent pour mériter d'être mentionné ici. Si vous obtenez l'erreur suivante :
/lib/modules/2.4.2-2/kernel/net/ipv4/netfilter/ip_tables.o init_modules: Device or resource busy Hints: insmod errors can be caused by incorrect module parameters; including invalid IO or IRQ parameters. perhaps iptables or your kernel needs to be upgraded...
C'est sans doute que vous utilisez la distribution Red Hat 7.x. Les
responsables de Red Hat, dans leur grande sagesse, on décidé de
charger le module ipchains
par défaut au
démarrage. Il devait s'agir de préserver la compatibilité
descendante pour ceux qui ne se sont pas encore mis à iptables.
Cependant, le problème est que ipchains et iptables sont
mutuellement incompatibles. Comme ipchains a été secrètement chargé
par Red Hat, vous ne pouvez pas utiliser les commandes iptables.
Pour vérifier si tel est bien votre problème, utilisez la commande
lsmod
, et vérifiez si le
module nommé ipchains
est présent.
Si vous le trouvez, c'est que c'est bien là que se situe votre
problème. Une solution à court terme est d'exécuter la commande
rmmod
avant d'exécuter les
commandes ipchains
iptables
. Pour désactiver le
chargement automatique du module ipchains
au
démarrage, essayez la commande suivante :
/sbin/chkconfig
(merci à Rasmus Glud de m'avoir indiqué cette commande).
--level
2345
ipchains
off
Si vous avez besoin d'assistance, je vous recommande de consulter la
FAQ de Squid ou sa liste de diffusion, sur http://www.squid-cache.org. Vous pouvez également me
contacter en anglais à <drk CHEZ unxsoft POINT com>
, et
j'essaierai de répondre à vos questions si le temps me le permet
(des fois oui, des fois non). SVP, SVP, SVP, envoyez-moi le résultat
de la commande
iptables -t nat -L
et les
portions significatives des fichiers de configuration dans votre
courrier, sinon, je ne serai probablement pas en mesure de vous être
très utile. S'il vous plaît, assurez-vous d'avoir lu l'intégralité
de ce petit guide avant de poser une question. Bien que ce document
aie été traduit dans de nombreuses langues, je ne pourrai répondre
qu'aux questions posées en anglais, et j'en suis désolé.
La traduction française de ce document a été réalisée par
Geneviève Gracian <ggracian CHEZ free POINT fr>
.
La relecture de ce document a été réalisée par
Jean-Philippe Guérard
<jean TIRET philippe POINT guerard CHEZ corbeaunoir POINT org>
.
[1] Les versions précédentes de ce petit guide suggéraient que tel n'était pas le cas. C'était une erreur. Désolé d'avoir créé cette confusion.