NFS-Root client et serveur HowTo

Hans de Goede

v1.0 30 Mars 1999
Ce document décrit l'installation et la configuration d'un serveur pour que ses clients puissent démarrer et fonctionner sans disque (par montage NFS de root).

1. Introduction

Ce Howto est également disponible à l'adresse - http://x.mame.net/hans. Il décrit un exemple de configuration où root est monté en NFS, mais il diffère des autres NFS-root HowTo sur deux points :

  1. Il propose à la fois l'aspect serveur et l'aspect client, offrant une solution complète ; il ne décrit pas les principes de base du montage de root via NFS mais plutôt un exemple de configuration qui fonctionne.
  2. La configuration décrite est particulière dans la mesure où c'est l'arborescence root du serveur qui est partagée avec les stations (workstations, ws), tandis qu'habituellement, on a plutôt un mini-root par station. Ceci a quelques avantages :

Ce document est basé sur un système RedHat 5.2. On suppose que le lecteur de ce HowTo a suffisamment d'expérience en administration système linux ; l'adaptation de cette solution à une autre distribution ne devrait donc pas poser de problème.

1.1 Copyright

Ce HOWTO est © Hans de Goede, 1999.

Sauf indication contraire, les droits d'auteur des HOWTO Linux sont détenus par leurs auteurs respectifs. Les HOWTO Linux peuvent être reproduits et distribués, en totalité ou en partie, sur tout média physique ou électronique dans la mesure où ce copyright est préservé dans chaque copie. La distribution commerciale en est autorisée et encouragée. L'auteur apprécierait toutefois qu'on lui notifie individuellement ce genre de distribution.

Le présent copyright doit couvrir toute traduction, compilation et autre travail dérivé des HOWTO Linux. C'est-à-dire qu'il est interdit d'imposer des restrictions de diffusion allant au delà du présent copyright à des ouvrages inspirés, ou incorporant des passages, de HOWTO Linux. Sous certaines conditions, des exceptions à ces règles seront tolérées : contactez le coordinateur des HOWTO à l'adresse donnée ci-dessous.

Pour résumer, nous souhaitons une diffusion aussi large que possible de ces informations. Néanmoins, nous entendons garder la propriété intellectuelle (copyright) des HOWTO, et apprécierions d'être informés de leur redistribution.

Pour toute question plus générale, merci de contacter le coordinateur des HOWTO, Tim Bynum, à l'adresse électronique tjbynum@wallybox.cei.net.

1.2 Historique

2. Principes de base

Dans cette configuration les clients utilisent le système de fichiers racine du serveur. Ils y accèdent bien sûr en lecture seule.

2.1 Les choses ne peuvent pas être aussi simples...

Quelques problèmes apparaissent rapidement.

Chaque station a besoin de sa propre copie d'un certain nombre de répertoires

Une configuration linux doit avoir les accès en écriture sur les répertoires suivants :

  1. /dev
  2. /var
  3. /tmp

Il y a trois solutions, l'une d'elles ne fonctionnant que pour /dev :

  1. utiliser (monter) un ramdisk et remplir celui-ci par extraction d'une archive ou copie depuis un répertoire modèle.
  2. créer un répertoire pour chaque station sur le serveur et le monter par NFS en lecture-écriture.
  3. à partir du noyau 2.2, on peut utiliser le type devfs pour /dev (un système de fichiers virtuel à la manière de /proc).

Comme on peut le voir, il y a plusieurs moyens de résoudre ce problème d'accès en lecture-écriture. Voici les options choisies pour le reste de ce Howto :

Un accès en écriture sur /home semble nécessaire...

Mais ce n'est pas vraiment un problème puisque dans toute configuration unix de type client/serveur, /home est monté en lecture-écriture depuis le serveur, donc ça nous conviendra ;)

Comment une station récupère son adresse IP de manière à pouvoir communiquer avec le serveur ?

Heureusement pour nous ce probleme a déjà été résolu et le noyau a deux possibilités pour la configuration automatique de l'adresse IP :

  1. RARP
  2. Bootp

RARP est le plus facile à configurer, bootp est le plus flexible. Mais la plupart des bootroms supportent uniquement bootp, donc nous utiliserons bootp.

Et la configuration spécifique à chaque station ?

Sur RedHat, la plupart des fichiers de configuration système sont déjà situés sous /etc/sysconfig. Nous déplacerons donc simplement ceux qui ne le sont pas encore et ajouterons des liens symboliques. Ensuite nous monterons un répertoire /etc/sysconfig par station. C'est la seule partie qui est propre à la distribution utilisée ici. Avec une autre distribution, il suffira de créer un répertoire sysconfig, déplacer tous les fichiers de configuration qui ne peuvent être partagés, et ajouter les liens nécessaires. De même, /etc/rc.d/rc3.d (ou l'équivalent dans les autres distribs) peut présenter des différences entre le serveur et les stations. Si on considère que toutes les stations lancent les mêmes services, on créera simplement un rc3.d pour les stations et un pour le serveur :

  1. créer un /etc/rc.d/rc3.ws et un /etc/rc.d/rc3.server
  2. faire un lien de /etc/rc.d/rc3.d vers /etc/sysconfig/rc3.d
  3. faire un lien de /etc/sysconfig/rc3.d vers /etc/rc.d/rc3.xxx
  4. remplacer S99local dans rc3.ws par un lien vers /etc/sysconfig/rc.local pour que chaque station ait son propre rc.local

Divers problèmes

  1. /etc/rc.d/rc.sysinit a besoin de /var, donc /var doit être monté ou créé avant que rc.sysinit ne soit exécuté. Il serait également intéressant que /etc/sysconfig (propre à chaque station) soit monté avant le lancement des scripts d'initialisation.
  2. /etc/mtab doit être accessible en écriture :

3. Préparation du serveur

3.1 Compiler un noyau

Il faut prévoir le nécessaire pour supporter root sur nfs. Voici les étapes :

  1. Comme nous utilisons une RedHat 5.2 avec le noyau 2.2, il faut s'assurer que notre distribution est prête pour ce noyau. RedHat fournit un excellent HowTo à ce sujet.
  2. J'utilise le même noyau pour le serveur et les stations pour éviter les conflits vu qu'ils partagent le même répertoire /lib/modules. Si ce n'est pas possible dans votre situation, produisez différentes versions en éditant le numéro de version au début du Makefile. Ces numéros différents devraient éviter les confilts.
  3. En plus des options habituelles, le noyau devrait supporter :
  4. Il faut éditer ensuite les sources du noyau pour changer le montage root-over-NFS par défaut : /tftpboot//root au lieu de /tftpboot/, de façon à avoir une arborescence propre sous /tftpboot avec un répertoire par station contenant son répertoire racine (un lien vers la racine du serveur en fait) et ses répertoires spécifiques.
    • En 2.0, c'est une ligne de DEFINE dans "include/linux/nfs_fs.h" appelée "NFS_ROOT"
    • En 2.2, c'est un DEFINE dans "fs/nfs/nfsroot.c"
  5. Il reste à compiler le noyau comme d'habitude (cf Kernel-HowTo).
  6. Si vous n'avez pas encore de noeud /dev/nfsroot, créez-le :
    mknod /dev/nfsroot b 0 255
  7. Après avoir compilé le noyau, changez la racine en tapant :
    rdev /zImage /dev/nfsroot
  8. Avant de booter avec devfs, vous devez modifier conf.modules : ajoutez le contenu du fichier conf.modules de la documentation de devfs au conf.modules du système.
  9. Ce nouveau noyau est compilé avec la configuration automatique de l'adresse IP, mais cela va échouer lors du boot du serveur puisque c'est lui-même qui donne les adresses IP. Pour éviter une trop longue attente, ajouter : append="ip=off" à la section linux de /etc/lilo.conf.
  10. relancez lilo et bootez sur le nouveau noyau.
  11. avec devfs, sur le serveur, vous allez perdre tous les liens qui existaient. Sur RedHat, c'est le plus souvent /dev/mouse et /dev/cdrom. Recréez-les. Remettez également vos propriétés personnalisées si vous avez l'habitude d'avoir des particularités sur certaines entrées de /dev. Ensuite enregistrez ce paramétrage de /dev (sous /etc/sysconfig puisque c'est dépendant du type de machine) ainsi :

3.2 Création et remplissage de /tftpboot, création des liens vers /tmp etc.

La partie automagique

Tout cela est pris en charge par le script ci-dessous. Si on veut le faire manuellement, il suffit de suivre le script pas a pas.

Ce script effectue des actions un peu osées telles que supprimer /tmp, arrêter temporairement syslog, démonter /proc. Donc assurez-vous d'abord que personne n'utilise la machine pendant ce temps, et que X ne tourne pas. Il n'est pas nécessaire de changer de niveau d'exécution, si vous êtes sûr d'être le seul connecté et sur une console en mode texte.

Déni : ce script a été testé mais s'il provoque un plantage du serveur, vous êtes seul responsable. Je ne prends aucune responsabilité quoi qu'il arrive. Je répète que ce HowTo est fait pour des administrateurs expérimentés. De plus ce script est fait pour être lancé une fois et une seule. Le lancer une seconde fois endommagera /etc/fstab, /etc/X11/XF86Config, /etc/X11/X et /etc/conf.modules.

Ceci dit, copiez-collez ce script et rendez le exécutable, puis exécutez-le.


#!/bin/sh

SERVER_NAME=`hostname -s`

###
echo creating /etc/rc.d/rc.ws
#this basicly just echos the entire script ;)
echo "#root on nfs stuff

SERVER=$SERVER_NAME

# on a besoin de proc pour mtab, route, etc.
mount -t proc /proc /proc

IP=\`ifconfig eth0|grep inet|cut --field 2 -d ':'|cut --field 1 -d ' '\`

# si le premier montage echoue, c'est qu'on est probablement
# sur le serveur, ou bien que quelque chose ne va pas.
# donc on ne fait la suite que si le premier montage est reussi
mount \$SERVER:/tftpboot/\$IP/sysconfig /etc/sysconfig -o nolock &&
{
   # autres montages
   mount \$SERVER:/home /home -o nolock
   mount \$SERVER:/ /\$SERVER -o ro,nolock

   # creation de /var
   echo Creating /var ...
   mke2fs -q -i 1024 /dev/ram1 1024
   mount /dev/ram1 /var -o defaults,rw
   cp -a /tftpboot/var /

   # configuration reseau
   . /etc/sysconfig/network
   HOSTNAME=\`cat /etc/hosts|grep \$IP|cut --field 2\`
   route add default gw \$GATEWAY
   ifup lo
}

# restauration des périphériques installés
/etc/rc.d/rc.devfs restore /etc/sysconfig

umount /proc" > /etc/rc.d/rc.ws

###
echo splitting runlevel 3 for the client and server
mv /etc/rc.d/rc3.d /etc/rc.d/rc3.server
cp -a /etc/rc.d/rc3.server /etc/rc.d/rc3.ws
rm /etc/rc.d/rc3.ws/*network
rm /etc/rc.d/rc3.ws/*nfs
rm /etc/rc.d/rc3.ws/*nfsfs
rm /etc/rc.d/rc3.ws/S99local
ln -s /etc/sysconfig/rc.local /etc/rc.d/rc3.ws/S99local
ln -s /etc/rc.d/rc3.server /etc/sysconfig/rc3.d
ln -s /etc/sysconfig/rc3.d /etc/rc.d/rc3.d

###
echo making tmp a link to /var/tmp
rm -fR /tmp
ln -s var/tmp /tmp

###
echo moving various files around and create symlinks for them
echo mtab
/etc/rc.d/init.d/syslog stop
umount /proc
touch /proc/mounts
mount /proc
/etc/rc.d/init.d/syslog start
rm /etc/mtab
ln -s /proc/mounts /etc/mtab
echo fstab
mv /etc/fstab /etc/sysconfig
ln -s sysconfig/fstab /etc/fstab
echo X-config files
mkdir /etc/sysconfig/X11
mv /etc/X11/X /etc/sysconfig/X11
ln -s ../sysconfig/X11/X /etc/X11/X
mv /etc/X11/XF86Config /etc/sysconfig/X11
ln -s ../sysconfig/X11/XF86Config /etc/X11/XF86Config
echo conf.modules
mv /etc/conf.modules /etc/sysconfig
ln -s sysconfig/conf.modules /etc/conf.modules
echo isapnp.conf
mv /etc/isapnp.conf /etc/sysconfig
ln -s sysconfig/isapnp.conf /etc/isapnp.conf

###
echo creating a template dir for the ws directories
echo /tftpboot/template
mkdir /home/tftpboot
ln -s home/tftpboot /tftpboot
mkdir /tftpboot/template
mkdir /$SERVER_NAME
echo root
ln -s / /tftpboot/template/root
echo sysconfig
cp -a /etc/sysconfig /tftpboot/template/sysconfig
rm -fR /tftpboot/template/sysconfig/network-scripts
ln -s /$SERVER_NAME/etc/sysconfig/network-scripts \
 /tftpboot/template/sysconfig/network-scripts
echo NETWORKING=yes > /tftpboot/template/sysconfig/network
echo `grep "GATEWAY=" /etc/sysconfig/network` >> /tftpboot/template/sysconfig/network
echo "/dev/nfsroot / nfs defaults 1 1" > /tftpboot/template/sysconfig/fstab
echo "none /proc proc defaults 0 0" >> /tftpboot/template/sysconfig/fstab
echo "#!/bin/sh" > /tftpboot/template/sysconfig/rc.local
chmod 755 /tftpboot/template/sysconfig/rc.local
rm /tftpboot/template/sysconfig/rc3.d
ln -s /etc/rc.d/rc3.ws /tftpboot/template/sysconfig/rc3.d
rm /tftpboot/template/sysconfig/isapnp.conf
echo var
cp -a /var /tftpboot/var
rm -fR /tftpboot/var/lib
ln -s /$SERVER_NAME/var/lib /tftpboot/var/lib
rm -fR /tftpboot/var/catman
ln -s /$SERVER_NAME/var/catman /tftpboot/var/catman
rm -fR /tftpboot/var/log/httpd
rm -f /tftpboot/var/log/samba/*
for i in `find /tftpboot/var/log -type f`; do cat /dev/null > $i; done
rm `find /tftpboot/var/lock -type f`
rm `find /tftpboot/var/run -type f`
echo /sbin/fsck.nfs
echo "#!/bin/sh
exit 0" > /sbin/fsck.nfs
chmod 755 /sbin/fsck.nfs

echo all done
 

Ajustements manuels

  1. Le script de configuration des stations doit être exécuté au tout début de rc.sysinit, donc il faut ajouter les lignes suivantes après avoir défini le PATH :
    # pour les stations montant root par NFS
    /etc/rc.d/rc.ws
      
    

  2. Réduisez /etc/rc.d/rc3.ws à un minimum. Il peut être utile de créer un rc.local.ws, à vous de voir. Réseau et nfs sont déja configurés. Voici d'ailleurs la liste de ce qui a déjà été enlevé/mis à jour par le script :

3.3 Export des systèmes de fichiers appropriés et configuration de bootp

Export des systèmes de fichiers

Par exemple ici à l'Université, j'ajouterai ceci à /etc/exports :


/ *.st.hhs.nl(ro,no_root_squash)
/home *.st.hhs.nl(rw,no_root_squash)
 

Remplacez les noms de domaine par les vôtres et relancez NFS :

/etc/rc.d/init.d/nfs restart

Pour les utilisateurs de knfsd : il n'est pas possible d'avoir plusieurs exports d'une partition avec des permissions différentes. De même, knfsd ne permet pas de changer de partition (par exemple si un client monte /, et /usr est sur une autre partition, le client n'aura pas accès à /usr). Ainsi, si vous utilisez knfsd, il faudra qu'au moins /home soit sur une partition différente ; le script de préparation du serveur a mis /tftpboot sous /home : il ne nécessite pas une partition supplémentaire. Si vous voulez accéder à d'autres partitions depuis vos clients, exportez les séparément et ajoutez les lignes de montage correspondantes dans /etc/rc.d/rc.ws.

Configurer bootp

  1. Si bootp n'est pas encore installé, c'est le moment de le faire. Il est inclus dans la RedHat.
  2. Editez /etc/inetd.conf et supprimez le commentaire sur la ligne commençant par bootp ; si vous utilisez une bootprom, enlevez également le commentaire pour tftp.
  3. Redémarrez inetd :
    /etc/rc.d/init.d/inetd restart

4. Ajouter des stations

4.1 Créer une disquette de démarrage (bootdisk) ou une bootprom

Créer un bootdisk

Même si vous avez l'intention d'utiliser une bootprom, il est plus sage de tester d'abord avec un bootdisk. Pour le créer :

dd if=//zImage of=/dev/fd0

Créer une bootprom

Il y a plusieurs paquets libres disponibles :

  1. netboot, c'est le plus complet. Il utilise les pilotes (packet drivers) DOS standards donc presque toutes les cartes sont supportées. Un truc très utile qui était passé sur la mailing list : compresser les packetdrivers, la plupart des pilotes commerciaux étant trop gros pour tenir dans une bootprom. La documentation de netboot est assez complète : on ne la reprendra pas ici. Avec elle, créer une bootprom et démarrer une station devrait aller de soi. La page web de netboot : http://www.han.de/~gero/netboot/
  2. etherboot, l'autre package libre Il propose quelques améliorations comme le dhcp. Mais il utilise son propre format de drivers donc supporte moins de cartes. Je ne l'ai pas utilisé donc ne peux en dire plus. La page web : http://www.slug.org.au/etherboot/

A propos des roms : la plupart des cartes peuvent recevoir des eproms de 28 pins. Celle-ci ont une taille maximale de 64 ko. Pour la plupart des cartes, on aura besoin de 32 ko avec netboot. Quelques drivers tiendront dans une rom de 16 ko mais la différence de prix est minime. Ces eproms sont standards (on y écrit avec un eprom burner ordinaire).

4.2 Créer un répertoire station

Il suffit de recopier le répertoire qui sert de modèle (template) en tapant :

cd /tftpboot ; cp -a template

On peut aussi, bien sûr, recopier le répertoire d'une station ayant la même souris, carte graphique et moniteur. Dans ce cas la configuration réalisée à l'étape 4.5 est inutile.

4.3 Ajouter les entrées dans /etc/bootptab et /etc/hosts

Editer /etc/bootptab et ajouter une entrée pour une station de test, par exemple :


nfsroot1:hd=/tftpboot:vm=auto:ip=10.0.0.237:\ 
:ht=ethernet:ha=00201889EE78:\
:bf=bootImage:rp=/tftpboot/10.0.0.237/root
 

Remplacer nfsroot1 par le nom d'hôte de la station. Remplacer 10.0.0.237 par son adresse IP et 00201889EE78 par son adresse MAC. Si vous ne connaissez pas cette dernière, démarrez avec la disquette de boot que vous venez de créer et vous la verrez apparaître dans les messages affichés au boot. Bootpd est certainement déjà lancé, mais pour en être sûr, essayons de le redémarrer :

killall -HUP bootpd

Si cela échoue, c'est qu'il ne tournait pas. Dans ce cas inetd le démarrera au moment voulu.

4.4 Démarrer la station pour la première fois

Démarrez simplement la station depuis le bootdisk. Vous devriez avoir ainsi une station en mode texte, avec exactement la même configuration que le serveur exceptés l'adresse IP et les services lancés. Même si vous comptez utiliser une bootprom, il est plus sage de tester d'abord avec un bootdisk.

4.5 Configuration spécifique à la station

  1. Premièrement, lancez mouseconfig pour installer la souris. Pour appliquer les changements, faites un :
    /etc/rc.d/init.d restart
  2. Lancez Xconfigurator ; quand Xconfigurator a détecté la carte et que vous pouvez cliquer sur ok, ne le faites pas ! Comme nous avons déplacé le lien du serveur X de /etc/X11/X vers /etc/sysconfig/X11/X, Xconfigurator ne pourra pas créer le bon lien. Ceci étant, pour être sûr que Xconfigurator continue correctement, basculez sur une autre console et créez le lien sous /etc/sysconfig/X11 vers le serveur X conseillé. Maintenant, quittez Xconfigurator et testez le serveur X.
  3. Configuration de tout ce qui diffère du serveur ou du template :
  4. Sauvegarde des liens et autres changements effectués sous /dev :
    /etc/rc.d/rc.devfs save /etc/sysconfig
  5. Voilà, c'est terminé.

5. Bonus : démarrer depuis un cdrom

La plupart des opérations ci-dessus sont valables pour démarrer depuis un cdrom. Comme je voulais également documenter cette façon de booter, je le précise ici pour éviter de taper trop de choses une seconde fois.

Pourquoi démarrer depuis un cdrom ? C'est surtout intéressant partout où l'on veut faire tourner une application spécifique comme un kiosque, une base de données de bibliothèque ou un cyber-café, et qu'on n'a pas de réseau ou de serveur pour utiliser root par NFS.

5.1 Principe de base

C'est simple : démarrer avec un cdrom en tant que racine. Pour que ce soit possible, nous utiliserons l'extension rockridge pour graver un système de fichiers unix et l'extension eltorito pour rendre le cd amorçable.

Les choses ne peuvent être si simples...

Bien sûr cette configuration soulève quelques problèmes. Ils sont à peu près les mêmes que précédemment :

  1. Nous avons besoin d'accès en écriture sur : /dev, /var et /tmp.
  2. Certaines applications ont besoin d'un accès à /home en écriture.
  3. /etc/mtab doit être accessible en écriture :

5.2 Créer une configuration de test

  1. Pour commencer, prenez une des machines que vous allez utiliser et mettez dedans un gros disque et un graveur de cd.
  2. Installez la distribution de votre choix et laissez une partition de 650 Mo pour le test. Cette installation servira à créer l'image iso et à graver le cd, aussi il faut installer les outils necessaires. Elle servira également à recommencer en cas de problème.
  3. Sur la partition de 650 Mo, installez la distribution de votre choix avec la configuration que vous voudrez avoir sur le cd. Ce sera la configuration de test.
  4. Démarrez sur la configuration de test.
  5. Compilez le noyau comme décrit dans la section 3.1, en suivant toutes les étapes. Les modifications pour devfs doivent être faites ici aussi. A l'étape 3, ajoutez ce qui suit :
  6. Configuration de la partition de test :
  7. Vérifiez que la configuration démarre correctement sous l'application et que tout fonctionne bien.
  8. Redémarrez sur l'installation principale et montez la partition de 650 Mo sur /test.
  9. Mettez ce qui suit dans un fichier /test/etc/rc.d/rc.iso (il sera exécuté au début de rc.sysinit pour créer /var) :
    #/var
    echo Creating /var ...
    mke2fs -q -i 1024 /dev/ram1 1024
    mount /dev/ram1 /var -o defaults,rw
    cp -a /lib/var /
    
    #restore devfs settings, needs proc
    mount -t proc /proc /proc
    /etc/rc.d/rc.devfs restore /etc/sysconfig
    umount /proc
      
    

  10. Editez /test/etc/rc.sysinit en commentant les lignes où / est remonté en lecture-écriture et ajoutez les 2 lignes suivantes après l'initialisation de la variable PATH :
    #to boot from cdrom
    . /etc/rc.d/rc.iso
      
    

  11. Copiez ce qui suit dans un script et exécutez-le : cela va créer un répertoire modèle pour /var et des liens pour /tmp et /etc/mtab.
    #!/bin/sh
    echo tmp
    rm -fR /test/tmp
    ln -s var/tmp /test/tmp
    
    ###
    echo mtab
    touch /test/proc/mounts
    rm /test/etc/mtab
    ln -s /proc/mounts /test/etc/mtab
    
    ###
    echo var
    mv /test/var/lib /test/lib/var-lib
    mv /test/var /test/lib
    mkdir /test/var
    ln -s /lib/var-lib /test/lib/var/lib
    rm -fR /test/lib/var/catman
    rm -fR /test/lib/var/log/httpd
    rm -f /test/lib/var/log/samba/*
    for i in `find /test/lib/var/log -type f`; do cat /dev/null > $i; done
    rm `find /test/lib/var/lock -type f`
    rm `find /test/lib/var/run -type f`
    
      
    

  12. Enlevez la création de /etc/issue* de /test/etc/rc.local (ça planterait à coup sûr).
  13. Maintenant, démarrez sur la partition de test : elle sera en lecture seule comme un cdrom. Si quelque chose ne fonctionne pas, redémarrez sur la partition de travail et réparez puis réessayez. On peut aussi remonter / en lecture-écriture, réparer puis redémarrer directement sur la partition de test. Pour remonter / :
    mount -o remount,rw /

5.3 Créer le cd

Créer une image de démarrage (image de boot)

D'abord, démarrer sur la partition de travail. Pour créer un cd amorçable, nous aurons besoin d'une image d'une disquette de démarrage. Mais copier par dd une zimage ne suffit pas parce que, au tout début du chargement de celle-ci, un pseudo lecteur de disquette est créé et le chargeur du système ne s'y retrouve plus dans le cas d'un cd amorçable. Donc nous utiliserons plutôt syslinux.

  1. récupérer boot.img sur un cdrom redhat
  2. monter boot.img quelque part par loopback en tapant :
    mount boot.img somewhere -o loop -t vfat
  3. enlever tout ce qui est dans boot.img sauf :
  4. copier le noyau de la partition de test vers boot.img
  5. editer syslinux.cfg pour ajouter ce qui suit, en remplaçant zImage par le nom d'image approprié :
    default linux 
    
    label linux
    kernel zImage
    append root=/dev/
      
    

  6. démonter boot.img :
    umount somewhere
  7. Si /etc/mtab est un lien vers /proc/mounts, le démontage ne va pas automatiquement libérer /dev/loop0 donc il faut le libérer en tapant :
    losetup -d /dev/loop0

Créer l'image iso

Maintenant que nous avons l'image de boot et une installation qui peut démarrer sur un montage en lecture seule, il est temps de créer une image iso du cd :

  1. copier boot.img sur /test
  2. aller dans le répertoire ou vous voulez stocker l'image (en prenant garde qu'il y ait assez de place sur la partition)
  3. générer l'image :
    mkisofs -R -b boot.img -c boot.catalog -o boot.iso /test

Vérifier l'image iso

  1. monter l'image en loopback en tapant :
    mount boot.iso somewhere -o loop -t iso9660
  2. vérifier que le contenu est correct
  3. démonter boot.iso :
    umount somewhere
  4. si /etc/mtab est un lien sur /proc/mounts, libérer /dev/loop0 :
    losetup -d /dev/loop0

Graver le cd

Si cdrecord est installé et configuré :

cdrecord -v speed= dev= boot.iso

5.4 Démarrer sur le cd et le tester

Hé bien le titre de ce paragraphe a tout dit ! ;)

6. Remerciements

7. Commentaires

Commentaires, suggestions et autres sont les bienvenus et peuvent être adressés à Hans de Goede : j.w.r.degoede@et.tudelft.nl